Le rap français, encore perçu il y a dix ans comme une culture illégitime, s’est avéré être le genre musical le plus écouté par les Français. Cette dernière décennie, il s’est libéré de ses codes et clichés lui permettant ainsi de fédérer une communauté plus large et éclectique. Les rappeurs - et rappeuses - français·e·s ont réussi à assouvir leur quête d’indépendance les menant de l’autoproduction à l’autopromotion, grâce au streaming et aux réseaux sociaux.

L'objectif de ce mémoire est de comprendre en quoi le décloisonnement musical, culturel et social du rap français l’a mené à devenir le genre musical le plus populaire.

Quelles stratégies le rap français a-t-il employé afin de s’émanciper des schémas promotionnels habituels ? Nous verrons que le processus de création artistique est devenu indissociable du façonnage d’une personnalité singulière. De plus, l’analyse des nouveaux comportements d’écoute et de consommation de la musique démontre qu’ils ont largement contribué au succès du rap français.

Les parcours des artistes les plus écoutés, notamment JUL, PNL ou MHD, permettent de comprendre que l'évolution sociétale a découlé du décloisonnement musical. À travers une analyse quotidienne des réseaux sociaux et apparitions médiatiques, nous constatons que le rap a désormais une influence sur des milieux qui lui tournaient initialement le dos.

Les artistes ont réussi à acquérir leur notoriété grâce à leur appropriation du streaming puis des réseaux sociaux, qui sont les domaines de la jeune génération. L’appropriation des nouveaux médias a permis à la jeune génération de faire entendre sa voix. Il serait donc pertinent d’analyser en quoi la communauté des rappeurs et rappeuses peut devenir un nouvel atout promotionnel puissant.